
Printemps 2023. Mélancolie Berlin
J’ai marché 15 jours dans Berlin. Alternance de temps gris, de soleil et de pluie. Prémisses d’une éclosion de printemps. J’ai pris des S, des U, des M et des H pour passer d’un quartier à l’autre. Senti l’étalement de la ville. Égarée par la langue mais jamais perdue.
Marcher seule c’est errer sans contrainte. Suivre quelqu’un. Ne penser qu’aux photos à faire. Le soir, découvrir la pêche du jour. Jeter, garder, jeter. Penser au lendemain.
Arpenter. Ne pas tout voir. La jeunesse est ouverte à la rencontre fortuite. Les autres passants sont fermés, voire hostiles.
Eu la chance de voir une exposition de William Eggleston au C/O Berlin. Grands formats d’images inédites, couleurs intenses, lumières chaudes. Beaucoup d’enseignes, de devantures de magasins. Et des pépites, de celles qui font bondir le cœur par leur flamboyante densité et la beauté des solitudes capturées.
Aller en avant, poussée par la marche, dans une quête sans cesse nouvelle de voir. Et plus on voit, plus le monde s’ouvre à la taille de nos désirs.
Attirée par d’infimes événements, je contemple furtivement l’intimité de celles et ceux croisés sur le cours de ma route. Je pense à la mélancolie, à l’ambivalente douceur de sa sonorité.


















